NB : Ceci est un avant-papier réalisé dans le cadre d'une formation à distance réalisée par Afrique Innovation.
Boire le thé en Mauritanie est le geste anodin, qui commence
tôt le matin dans un bureau, au coin d’une rue, ou devant magasin, chez n’importe
quel citoyen lambda, pour finir tard chez un ami, un parent ou un voisin. Un geste
répété en moyenne 15 fois la journée. Ce thé est servi dans de petits verres qui
peuvent faire le tour d’une centaine de personnes
par jour, sans jamais passer par la case savon.
Or, parmi les hôtes qui voyagent sur le rebord de ces verres,
on retrouve des petits passagers clandestins : les virus de l’hépatite
B, l’une des pathologies les plus meurtrières de ce siècle.
Les autorités publiques inquiètes :
Le ministre mauritanien de la santé, déclare le 31 juillet
2015, que l’hépatite virale demeure un problème majeur de santé publique en
Mauritanie. Le ministère de la santé, donnait en 2012 des chiffres de la
progression de cette pathologie : le nombre de personnes atteintes,
passait de 10 à 12% du nombre total de la population : 500.000 personnes sont
malades dont 470.000 ne le savent pas
encore , dont 3.500 personnes meurent
chaque année en Mauritanie.
Des chiffres qui
pourraient augmenter dans les prochaines années, vue le taux de prévalence
estimé à 25%. Pourtant, le vaccin existe et fait partie du Programme National
Élargi de Vaccination en vigueur depuis plus de dix années dans le pays.
L’hépatite B expliquée :
- Une hépatite est une maladie du foie, qui peut être aiguë ou chronique, virale ou non. L'une de ses formes les plus répandue est l’hépatite B qui est une infection virale souvent mortelle. Elle peut aussi développer un cancer du foie ou une cirrhose.
- Le virus de l'hépatite (VHB) se transmet par le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et la salive. Le virus peut rester vivant 7 jours à l'air libre hors du corps humain. Il existe donc un risque de contamination en cas de rapports non protégés, de transfusion sanguine, de piqûre avec des seringues contaminées, de coupures involontaires, rasoirs, ciseaux, brosses à dents contaminés et partagés.
- A ce jour, les traitements de l'hépatite B sont rares et trop onéreux. Donc, la vaccination, la prévention, le contrôle, le dépistage et la sensibilisation sont presque les seuls outils de lutte contre cette pathologie.
L'hépatite et les mauritaniens :
En Mauritanie, les modes de consommation du thé et des boissons locales (thé à la menthe et le zrig frais) sont autant de facteurs de transmission, à grande échelle, de la pathologie, en plus des autres modes de transmission classique.
La coutume veut que les hôtes soient accueillis, d'abord par une calebasse de la boisson locale zrig (du lait caillé, dilué et sucré), qui fera le tour des invités, suivie par l'incontournable cérémonial du thé, dont les verres feront 3 fois le tour des hôtes avant d'être lavés.
C'est généralement au cours d'un dépistage fortuit que le malade apprend son affection : soit lors d'une donation de sang à un proche (examen pré-transfusion de sang), soit lors de l'examen prénatal chez la femme enceinte ou lorsque les signes de la maladie sont visibles (la jaunisse par exemple).
La santé publique :
Le premier réflexe chez le malade localement, est le recours au traitement par la médecine traditionnelle, tellement les doutes sur l'efficacité du système de santé dans le pays sont partagés, comme sur la couverture vaccinale.
Ceci est visible sur tellement d'autres pathologies endémiques qui continuent leur recrudescence tel que la malaria, la fièvre jaune, le sida, la méningite, la typhoïde, la tuberculose, la poliomyélite, la rougeole.
Se soigner en Mauritanie :
Les malades mauritaniens remplissent, de plus en plus, les
salles d’attente des hôpitaux publics et privés à Nouakchott, mais aussi à
Dakar, à Casablanca, à Tunis. 1 mauritanien sur 2 est malade.
Pollution,
intoxication, trafic de médicaments, qualité des services locaux de santé,
niveau d’éducation, gestion publique : lequel de ces facteurs est finalement le coupable de notre état de santé.